Battu sur tous les plans

Après avoir essuyé un echec, que l'on peut qualifier de total à Pretoria et même sur la terre Malgache, après le refus de l'armée d'adhérer à son plan B Monsieur Andry Rajoelina croit encore avoir tous les atouts et pouvoir imposer ses décisions, que lui seul ne considère comme unilatéral.

Refus de l'armée

Il est force de constater que l'unité des forces armées tant clamée n'est plus qu'un mythe acutellement. L'histoire de la mutinerie des sous officiers en mars 2009 pourra très fort probablement se reproduire. Les hauts responsable des forces armées, qui tentent encore en vain de sensibiliser leurs troupes à s'aligner derrière le président de la Haute Autorité de Transition ne sont plus écoutés, et voire même sont ignorés par les sous-officiers et certains officiers.

Malheureusement on ne peut nier que la politique de soudoiement pratiquée par les sponsors de ce régime a complètement effacé l'honneur des hommes en uniforme. Les forces de l'ordre sont devenues des forces de repression  et de maintien de leurs sièges au pouvoir pour certainens personnalité du régime actuel, des sources de richesse et d'argent pour les autres en les employant dans des opérations de banditismes et de vandalismes.

La devise "Ho an'ny Tanindrazana" (Pour la patrie) n'est plus que des mots. La majorité du peuple malgache n'a plus confiance à ces hommes qui ne font que les terroriser et les voler.

La question qui se pose maintenant est ce qu'ils pourront, oseront faire le nécessaire pour redorer leur blazon et regagner la confiance du peuple, regagner leur place d'honneur de protecteur de la nation ?

En tout cas les premiers pas sont faits, wait and see.

Coups de couteau dans le dos

Gouvernement d'unité nationale, reconciliation nationale, conférence nationale et tant  d'autres solutions et propositions pour garder ou retrouver la cohésion et l'unité de tous les malgaches.

La vraie question que l'on doit se poser est qu'est ce qui a fait que l'unité du peuple malgache s'est vue affaiblie ?

50 ans après l'indépendance de Madagascar le peuple malgache a enfin trouvé la voie de l'unité et la force. Une lueur d'espoire de sortir de la pauvreté était enfin visible. Et cela n'arrangeait pas du tout certains ...

La politique du partager pour reigner que nous avons vu disparaitre ces septs dernières années est en train de reprendre surface. La sagesse des malgaches basée sur le fihavanana est mise en danger, au profit d'ambitions personnelles et intérêts économiques douteuses.

Différentes formations alliances et plateformes se sont créées depuis et les idées et convictions divergent. Mais en général ce qu'on peut constater est que Rajoelina se voit être isolé de plus en plus. Ses compagnons de lutte quittent le bateau un à un en lui infligeant des giffles et des coups de couteau dans le dos.

Sanctions internationales

Même si l'Union Européenne n'a pas décidé d'appliquer des sanctions individuelles contre les dirigeants du pouvoir de fait actuel, la politique du gagner du temps, de la France et Rajoelina en espérant que la prise de décision sur le cas Madagascar sera reportée ultérieurement, a échoué. L'union européenne a sortie une proposition de décision concernant l'arrêt de tout financement des projets de paiement direct à l'Etat. Même si ce n'est encore qu'une proposition c'est déjà une partie de victoire car l'Union Européenne a réitérée sa non reconnaissance du pouvoir de fait actuel à Madagascar et sa condamnation de la prise de pouvoir illégal et anticonstitutionnel du 17 mars 2009.

Là dessus Rajoelina et ses cliques peuvent être rassurés ils étaient, ils sont et resteront des hommes sans qualité.

Dernier souffle avant la mort

Malgré ces échecs et refus, Rajoelina veut à tout prix rester au pouvoir et avoir le dernier mot. Le président de la Haute Autorité de Transition veut à tout pris mettre en oeuvre son plan de salut et mettra coûte que coûte le Gouvernement de Salut Public militaro-civil.

On s'attend à une probable démission du gouvernement actuel ce jour (jeudi 06 mai 2010) et la mise en place du nouveau gouvernement de l'ultime chance pour vendredi.

Mais force est de constater que le plan de Rajoelina ne fait pas l'unanimité dans son entourage et risque de ne pas voir le jour avec toutes les conséquences qui s'en suivent ...